Un objet non identifié flotte sur le canal à Pantin
Mercredi 16 mai 2018, vers 15h15, de passage au bord du canal de l’Ourcq à Pantin, j’ai vu passer sur l’eau un objet flottant non identifié (OFNI).
Publié le 22 mai 2018
A première vue, je n’ai pas compris de quoi il s’agissait. Abasourdi, j’ai sorti mon appareil pour immortaliser cette rencontre du 3e type. Le mécanisme de roues à aubes me fascinait, mais l’ensemble avait une allure de bric et de broc qui évoquait davantage une construction de théâtre de rue ou à la course des baignoires au Havre, une joute nautique où les étudiants de l’école maritime fabriquent des bateaux de fortune.
Plusieurs hypothèses étaient envisageables. Il pouvait s’agir d’une passerelle mobile et navigable, permettant d’étendre ses deux bras de part et d’autre du canal pour faire traverser les piétons. Mais la passerelle piétonne du parc de la Villette n’a rien à voir avec ce mécanisme. J’ai aussi songé à un outil de déchargement de péniches. Ne s’agissait-il pas plutôt d’un bateau de nettoyage collectant les saletés dans l’eau ?
Un spécialiste des voies navigables me donne l’explication : « Les voies navigables de France rencontrent des problèmes pour entretenir leurs canaux. Il s’agit non seulement d’agrandir et de moderniser les écluses, mais aussi d’extraire la vase et les algues qui s’entassent dans l’eau. Il est facile de naviguer sur des bateaux à fond plat, mais la profondeur devient insuffisante pour le fret qui a disparu des canaux, au profit du réseau routier. Remarquez que ce type de machine ressemble à une moissonneuse batteuse : elle collecte les polluants à l’entrée et les récupère dans un bac à la sortie, les roues à aube facilitant le brassage de l’eau« . Merci André !
La machine est assez semblable au « focardeur » aperçu à Dijon qui ramasse les algues du canal de Bourgogne.
Quelques minutes plus tard, en sens inverse, j’ai pu identifier sans difficulté une petite embarcation des « Marins d’eau douce », service de location de bateaux électriques sans permis. Leur base est située sur le bassin de la Villette, à côté de la rue de Crimée. Les bateaux qu’on voit passer s’aventurent rarement au-delà de Pantin, bien qu’ils puissent naviguer sur 40 km. L’année dernière, une autre base a d’ailleurs été ouverte à Meaux, à l’extrémité est du canal.
Ce quartier de Pantin a subi une mutation considérable ces dernières années. On connait, un peu en amont vers Bobigny, les bureaux de BETC Euro RSCG installés dans les anciens entrepôts à grains, lieu autrefois squatté et graffité que les Pantinois appelaient « le Paquebot ». A ce niveau-ci du canal, il y avait une ancienne manufacture de meubles à l’enseigne de Fernand Louis, dont témoigne une borne touristique. Implantée en 1907 et réalisée par l’architecte Etienne Jacquin, elle se fond aujourd’hui dans un nouvel ensemble d’habitations où a été conservée sa belle façade qui s’ouvre en U sur la rue Victor Hugo.
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