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Le Jardin Denfert, temple artistique du faubourg Saint-Jacques

 

Découverte en sons et en images du Jardin Denfert, squat d’artistes occupant un ancien couvent du boulevard Saint-Jacques. Il accueille une exposition collective jusqu’au 25 juin, et devrait fermer définitivement le 3 juillet.

Publié le 21 juin 2020

Ancien couvent laissé à l’abandon après avoir accueilli un centre social, la Villa Saint-Jacques a été investie le 1er juillet 2019 par l’association L.29 qui l’a rebaptisée Jardin Denfert. Une soixantaine d’artistes venus d’autres squats parisiens comme le 59 Rivoli – à l’instar de Yepar qui me fait visiter les lieux – l’ont occupé pour y aménagé des ateliers, des chambres et deux dortoirs. Ils ont créé un atelier de sérigraphie, proposé des échanges avec les riverains, ouvrant leurs portes tous les week-ends dans ce quartier alangui entre l’Observatoire, la prison de la Santé et la place Denfert-Rochereau. Le 3 juillet 2020, exactement un an après son ouverture, ce temple artistique devrait fermer ses portes pour être transformé en foyer de jeunes travailleurs.

Jeudi 18 juin, le Jardin Denfert accueillait une exposition baptisée « Cabinet de curiosité artistique ». Le commissaire, Mr Byste, voulait recréer l’ambiance de ces cabinets d’artistes du 19e siècle, à la façon « d’une relique qui compile des palpitations créatives des années que nous sommes en train de vivre ». Une dizaine d’artistes parmi les soixante occupant le lieu y participaient. On pouvait découvrir au rez-de-chaussée et dans l’entresol les créations microcosmiques de Peter Paon, les costumes d’Ushna-Studio, les objets humains d’Ichiko Funai, les Éléments vivants de Zdave, les morceaux telluriques de Thom the Bat, les monstrueuses gravures de Pô, les statuettes vaudou de Marianne Vinegla Camara, ou les installations de Zelie Belcour, saturées d’une overdose de couleurs. Enfin, Mr Byste, passé des galeries souterraines aux galeries en surface, proposait 477 œuvres avec l’ambition de compiler un arbre phylogénétique du vivant, dans une démarche d’entomologiste voisine de celle de Codex Urbanus – incarnant à merveille cette dimension de chasse au trésor que revêt aujourd’hui le street art.

J’ai donc eu l’occasion de découvrir cet immense bâtiment doté d’un jardin verdoyant, depuis le rez-de-chaussée où était accueillie l’expo, jusqu’aux combles occupés entre septembre et novembre 2019 par Marguerite Stern qui y a lancé le mouvement de collages anti-féminicides.

Dans les deux podcasts, Zélie Belcour et Mr Byste racontent l’aventure du Jardin Denfert et présentent leur travail.

Zélie Belcour et Mr Byste posant au sein de l’oeuvre ‘L’abondance’ de Zélie Belcour, lors de l’inauguration de l’exposition ‘Cabinet de curiosité artistique’ au Jardin Denfert, le 18 juin 2020

2 Commentaires

  1. Julien Barret

    Sans doute cet adjectif, qui tentait de caractériser vos « amulettes, poupées, sculptures, âmes perdues » était-il impropre. Votre commentaire permet de rectifier les choses.

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  2. Marianne Vinégla Camara

    Mes poupées ne sont pas des statuettes Vaudou… Le Vaudou est une religion, il ne faut pas attribuer de manière aussi radicale un nom à des choses lorsque l’on ne les connait pas, en l’occurrence, la religion Vaudou et mon travail…. Il faut s’instruire plutôt que de se satisfaire de lieux communs « bateaux » ….

    Réponse

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