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Les palaces du 8ème arrondissement

Obélisque de la concorde, Arc de Triomphe, Église de la Madeleine… Le 8ème arrondissement de Paris est connu pour son patrimoine exceptionnel. Au titre de cet héritage architectural, l’arrondissement est en outre celui qui compte le plus de palaces, anciennes demeures familiales devenues hôtels de luxe. Nous vous invitions à une promenade autour du triangle d’or, formé par les avenues Montaigne, George V et des Champs Élysées, le temps de découvrir les six palaces de l’arrondissement : Bristol, Crillon, George V, Plaza Athénée, Fouquet’s Barrière, ainsi que le Royal Monceau qui vient juste de rouvrir !

Un palace (du latin palatium) est un lieu chargé d’histoire qui a sa propre réputation, sa légende ! Il s’agit souvent d’une ancienne demeure familiale transformée en hôtel très luxueux, offrant ainsi aux clients les plus fortunés des chambres qui communiquent entre elles. Depuis janvier 2009, le classement du monde de l’hôtellerie a changé, la classification française la plus haute, « 4 étoiles luxe », étant remplacée par le référentiel « 5 étoiles » fondé sur de nouveaux critères de confort, d’hygiène, de services. Au sein même des « 5 étoiles », le secrétariat d’État au Tourisme met actuellement en place un nouveau label « palace » pour les hôtels d’exception. Les six hôtels du 8e arrondissement que nous avons retenus, outre qu’ils sont d’anciens « 4 étoiles luxe » devenus « 5 étoiles », ont quelques caractéristiques communes. D’abord, ce sont des bâtiments anciens, qu’ils soient contemporains de la création de la place de la concorde (1758), d’époque haussmannienne ou Art Déco. Ensuite, ils disposent d’une galerie luxueuse, d’un restaurant gastronomique, d’une brasserie de luxe aux prix plus abordables et/ou d’un bar donnant sur un jardin d’été. Enfin, ils proposent à leurs clients un SPA et une piscine (à l’exception du Crillon).

Le plus grand : IV Seasons George V

Dans le hall du George V, ce qui frappe, entre une tapisserie du 18e siècle et un tableau de Poussin, ce sont ces orchidées, dahlias et roses de jardin mises en scène dans des vases vert transparent sur le sol de marbre aux tons gris et beige. 9000 tiges arrivent de Hollande chaque semaine pour orner le lobby, la galerie ou le restaurant où s’affairent les artistes du studio fleurs dirigé par le New-yorkais Jeff Leatham, signature du Georges V.
Construit en 1928 par les architectes Lefranc et Wybo, l’hôtel, dont la façade est classée aux monuments de France, a été restauré entre 1997 et 1999 par l’architecte Richard Martinet et le décorateur Pierre-Yves Rochon, passant de 320 à 245 chambres. La plupart des suites, décorées de tableaux des Écoles françaises du 18e et 19e siècles et d’horloges datant de la Restauration, offrent des vues sur la Tour Eiffel, à l’instar de la Suite Honey Moon, pourvue d’une pittoresque terrasse en proue de bateau.
Le spa, inspiré du boudoir de Marie-Antoinette, dispose de jolies cabines de soin tapissées de toile de Jouy. Du bar de style franco-anglais au service impeccable, une belle galerie recouverte de tapisseries d’Aubusson, ornées de lustres et de tapis datant de 1928 mène au restaurant gastronomique 2 étoiles « Le Cinq » du chef Éric Briffard, doté d’une cave de 50 000 bouteilles. Malgré son luxe extrême, une légèreté aérienne imprègne cette salle fleurie au plafond très haut.

IV Seasons George V
31 Avenue Georges V
www.fourseasons.com/paris
245 chambres dont 59 suites

Le plus luxe : Plazza Athénée

Le Plazza Athénée est connu pour son bar branché très fréquenté des stars et designé par Patrick Jouin, un disciple de Philippe Starck. Pour illustrer les soirées electro rock du week-end : les « red hours » (23h-2h) qui font suite aux « blue hours » (18h-22h), le long bar en verre bombé s’éclaire de rouge ou de bleu. Une carte numérique permet de choisir son cocktail de façon ludique, deux coffres-forts contiennent les bouteilles des meilleurs clients et une grande baignoire est suspendue au plafond. Mais l’hôtel offre aussi parmi les plus belles suites de Paris, à l’instar de la suite Eiffel-Terrasse, notable pour sa baignoire depuis laquelle on contemple à loisir la Tour Eiffel et sa terrasse panoramique à 360 degrés.

Inauguré en 1911 à quelques pas du Théâtre des Champs Elysées, le Plaza Athénée devient naturellement le rendez-vous des compositeurs et interprètes. En 2000, l’hôtel est entièrement rénové par Bettina Mortemard et Marie-José Pommereau qui refont les six premiers étages dans un style classique (mobilier de style Louis XV, Louis XVI et Régence) et les deux derniers façon Art Déco. Alain Ducasse y installe alors son restaurant 3 étoiles, avec le chef pâtissier Christophe Michalak. Les milieux de la haute couture, de la politique, des médias se donnent rendez-vous au « Relais Plazza » dirigé par Werner Kuchler, qui accueille tous les soirs l’excellent pianiste Sergei Trocin. Spa féerique, le Dior Institut est symbolisé par une longue goutte de verre suspendu. En hiver, la magnifique cour intérieure, souvent utilisé pour des expositions, se transforme en patinoire.

Plazza Athénée
25 Avenue Montaigne
www.plaza-athenee-paris.fr
191 chambres dont 45 suites

Le plus ancien : le Crillon

En foulant le sol carrelé du Crillon, on imagine le faste de sa construction par l’architecte Jacques-Ange Gabriel en 1758, en même temps que l’hôtel de la Marine et la place Louis XV, future place de la Concorde. Décoré par les meilleurs artistes et artisans de l’époque, l’hôtel particulier est d’abord conçu pour recevoir les Ambassadeurs extraordinaires. Vendu en 1799 à la famille de Crillon, le bâtiment est acquis par la société des grands magasins en 1907 et devient hôtel en 1909. Entièrement décoré de style Louis XV, il compte trois tapisseries d’Aubusson, des suites fastueuses qui impressionnent par la qualité de la passementerie et des salons classés monument historique, dont un servit aux travaux préparatoires du traités de Versailles en 1919 et un autre accueillit les leçons de piano de Marie-Antoinette.
Le restaurant « les Ambassadeurs » est situé dans l’ancienne salle de bal, un cadre munificent au ciel en trompe-l’oeil doré à la feuille d’or. Après le départ du chef Jean-François Piège et la perte de ses deux étoiles, le nouveau chef Christopher Hache tentera de récupérer une nouvelle étoile, accompagné de Pierre Jung qui assure un service irréprochable à la tête du restaurant. Christopher Hache s’occupe aussi du « Jardin d’Hiver », du « Patio » (en été) et de la brasserie « L’Obé ». On apprécie enfin le Bar très design, dessiné par Sonia Rykiel et le sculpteur César.

Hôtel de Crillon
10 Place de la Concorde
www.crillon.com
147 chambres dont 44 suites

Le plus français : le Bristol Paris

Quand on pénètre le Bristol Paris, on est enveloppé d’un charme un brin suranné, tapis rouge et tapisserie aux murs. Le plus français des palaces parisiens joue sur la vision patrimoniale de son directeur, Didier Le Calvez, qui privilégie la marque de fabrique aux gadgets technologiques, avec des tissus différents dans chaque chambre, un mobilier Louis XV et XVI, des miroirs d’époque et des objets d’arts originaux.
Nommé « Bristol » en hommage au Comte de Bristol, grand voyageur britannique épris de luxe, l’hôtel est ouvert en 1925 par Hippolyte Jammet dans un immeuble bâti en 1758. En 1829, le comte de Castellane y avait fait construire son propre théâtre de forme ovale, aujourd’hui le restaurant d’hiver en boiseries Régence, tapisserie et lustres. Le restaurant d’été donne sur un jardin à la française de 1200 mètres carrés, le plus grand des palaces parisiens, avec treilles et fontaine rafraîchissante. Au 6e étage, une magnifique piscine en teck, aussi lumineuse que les chambres, offre une vue pittoresque sur les toits de Paris et le Sacré-Coeur.
Le restaurant du Bristol (3 étoiles), est dirigé par Éric Frechon, tandis que le jeune Éric Desbordes s’occupe du « 114 Faubourg », une brasserie au décor plus trendy, cave et cuisine en transparence, où l’on déguste un excellent cheeseburger bacon.

Le Bristol Paris
112 rue du Faubourg Saint-Honoré
www.lebristolparis.com
187 chambres dont 87 suites

Le plus jeune : le Fouquet’s Barrière

La touche spéciale du Fouquet’s Barrière, ce sont les noms de stars de cinéma ayant obtenu le César étranger gravés à l’entrée, qui répondent aux Césars français ornant celle du restaurant Fouquet’s mitoyen. Après avoir racheté en 1998 le célèbre restaurant ouvert il y a plus d’un siècle, la famille Barrière a inauguré en 2006 l’hôtel réhabilité par l’architecte Édouard François et le décorateur Jacques Garcia. Pour unifier les cinq immeubles constituant l’hôtel, le premier a copié la façade haussmannienne du Fouquet’s, l’a moulée en béton avant de la coller sur les façades modernes des rues Vernet et Quentin-Bauchart. Le second a réinterprété les symboles du restaurant : murs de cuir marron brodé, peinture de nacre blanche et feuilles de laurier inspirées des appliques de Jean Royère. Les chambres disposent de mobilier galuchat et de salles de bains en granit noir. Avec 350 employés, un butler pour chaque chambre, le service est ici mis en avant.

Au premier étage, dans une rotonde ouvrant sur la terrasse, Jean-Yves Leuranguer, Meilleur Ouvrier de France, officie au restaurant gastronomique « Le Diane ». Le bar « Lucien » rappelle, comme la galerie Martha ou la galerie Joy, les prénoms de plusieurs membres de la famille Barrière. L’hôtel compte en outre un très grand spa et, sur le toit, un simulateur de golf.

Fouquet’s Barrière
46 avenue George V
www.fouquets-barriere.com
107 chambres dont 40 suites

Le plus design : le Royal Monceau

Dès l’entrée du Royal Monceau, rouvert le 18 octobre dernier, la « Librairie des Arts », le bar long et le mur de bocaux colorés donnent la touche Philippe Starck. Le grand designer a vidé de son mobilier classique cet hôtel créé en 1928 pour en faire un lieu de modernité. Les couloirs sont sillonnés de rayures grises psychédéliques, les distinguant des chambres qui comptent chacune une guitare acoustique estampillée RM (pour Royal Monceau) en vente à 600 euros – en cas d’inspiration nocturne, le concierge vous apporte un studio d’enregistrement mobile ! Elles disposent toutes d’une imitation du bureau d’André Malraux recouvert d’un plan de Paris où sont annotés les lieux culturels à voir, d’abat-jours griffonnés de citations connues et d’un dressing transparent façon cabine de haute couture. Le lit n’est pas placé contre le mur mais au milieu de la pièce, de sorte que les rayons du soleil atteignent l’oreiller au moment choisi.
On accède à « Il Carpaccio », le restaurant gastronomique du chef italien Roberto Rispoli, par un couloir recouvert de coquillages. Plus on avance dans « La Cuisine », la table d’hôtes proposant uniquement des produits de saison, plus les couleurs sont chaudes. Les tables, surplombées de grandes cloches recouvertes de feuille d’or, font face à la cuisine ouverte du chef Gabriel Grapin. Outre la librairie, l’hôtel compte une galerie d’art, un concept store, un fumoir rouge façon boudoir et une salle de cinéma composée de fauteuils 1ère classe d’avion où l’on déguste les pop-corn à l’Ispahan de Pierre Hermé (rose, litchi, framboise).

Royal Monceau
35 avenue Hoche
www.leroyalmonceau.com
149 chambres dont 61 suites et 3 appartements

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