La rue Saint-Antoine résiste au temps
Depuis plus de cent ans, la rue Saint-Antoine demeure cet axe passant dont seuls les moyens de transports ont été modernisés.
En 2019, la place de la Bastille a été réaménagée et rendue piétonne du côté de l’Arsenal. Sur la photo ancienne – colorisée selon un procédé jadis en vogue pour les cartes postales -, on aperçoit la colonne de Juillet depuis la rue Saint-Antoine à son intersection avec la rue Castex. Cette colonne fut élevée entre 1835 et 1840 pour commémorer de la révolution de juillet 1830, à quelque mètres de là où s’élevait l’ancienne prison de la Bastille, symbole d’une révolution plus ancienne. Si la rue Saint-Antoine apparait comme une voie passante au 20e ou au 21e siècles, elle l’était déjà à l’époque gallo-romaine où elle reliait Lutèce à Melun.
A gauche des images, on distingue la statue de Beaumarchais par Louis Causade, et à droite un discret kiosque à journaux datant du début du 20e siècle. Mais ce qui frappe surtout, ce sont les divers moyens de transports utilisés il y a plus de cent ans, qui trouvent sur la photo en couleurs leur équivalent actuel : une charrue de provisions tractée par un cheval, un fiacre et un tramway appartenant sans doute à la Compagnie des tramways de l’Est parisien, ligne Opéra – Montreuil.
Aujourd’hui, ils ont laissé place à un camion de déménagement, un taxi et, phénomène récent inspiré des pays asiatiques, un cyclo-pousse à trois roues dont le conducteur est posté sur un siège en hauteur. Pour le reste, les bâtiments n’ont pas bougé d’un pouce, qu’il s’agisse des verrières art nouveau ou de l’immeuble qui fait l’angle avec la rue des Tournelles, et dont la façade sur la place de la Bastille accueille la Banque de France.
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