L’avenue de Breteuil, 114 ans plus tard
Entre 1904 et 2018, l’avenue de Breteuil est restée la même. Mais si les enfants jouent toujours sur le terre-plein où une aire de jeux a été installée, leur accoutrement a bien changé.
Carte postale de 1904 montrant, dans la « perspective de l’Avenue de Breteuil », des enfants qui jouent à côté de leurs parents, coll. SHA15
Carte postale de 1904 montrant, dans la « perspective de l’Avenue de Breteuil », des enfants qui jouent à côté de leurs parents, coll. SHA15
En novembre 2018, les parents emmènent toujours leurs enfants jouer sur l’avenue de Breteuil, où la municipalité a justement aménagé une aire de jeux © J.Barret
En novembre 2018, les parents emmènent toujours leurs enfants jouer sur l’avenue de Breteuil, où la municipalité a justement aménagé une aire de jeux © J.Barret
La préparation d’une page avant/après amène parfois de jolies surprises. Si, à partir d’une série de cartes postales du début du 20e siècle montrant l’intersection entre l’avenue de Breteuil et le boulevard Pasteur, on cherche aujourd’hui à en faire des vues comparables, on est d’abord frappé par une chose : une continuité historique remarquable, puisque des enfants jouent toujours sur le terre-plein de l’avenue menant aux Invalides. L’activité ludique a même été pérennisée par l’installation d’une aire de jeux entre la place de Breteuil et le boulevard Pasteur.
Au niveau de cette place de Breteuil rebaptisée esplanade Chaband-Delmas, dans la perspective du dôme des Invalides, on ne peut s’empêcher de noter aujourd’hui la présence d’une statue. En cherchant cette statue sur la photo ancienne, qu’on ne saurait d’ailleurs dater précisément, on ne remarque d’abord rien. Puis on découvre, sur un socle, un espace curieusement vide. C’est en 1904 que cette représentation de Louis Pasteur par Falguière fut installée pour rendre hommage au grand scientifique qui avait créé en 1888 l’Institut de recherche voisin. Si la statue était en cours de mise en place lors de la prise de vue, on en déduit que la photo date de 1904. Auparavant s’y dressait un château d’eau captant un puits artésien, après que la partie sud de l’avenue de Breteuil avait été occupée par les abattoirs de Grenelle, entre 1818 et l’ouverture de ceux de Vaugirard qui prirent le relais en 1898.
Si l’on poursuit ce jeu de différences, il faut noter, au-delà du gazon qui a remplacé le sable du terre-plein, un changement dans l’accoutrement des jeunes filles, vêtues jadis de jolis chapeaux et de robes de dentelles à volants, tout comme ces couvre-chefs des nourrices ou des parents. Avant 1914, les enfants des milieux bourgeois, très apprêtés, semblaient des représentations miniatures des adultes. Aujourd’hui, le côté pratique domine et les parents debout portent les cartables de leurs rejetons.
Julien lisant avec retard et essayant à travers mes marches-alerte « Paysage » de valoriser le travail de projet de JCN Forestier,
Je te propose d’enrichir ton propos sur l’histoire de l‘avenue de Breteuil c’est lui qui l’a faire naître comme tu la montre alors qu’ à la fin des travaux haussmannien l’avenue était resté longtemps abandonné car n’ayant aucune fonctionnalité de circulation utile, donc une arrière cour/garage pour l’entretien de l’espace public parisien.
lire l’ouvrage « Grandes villes et systèmes de parcs Jean Claude Nicolas Forestier » de Bénédicte Leclerc et Salvador Tarragò i Cid Norma 1997
Merci, Jacques, de fournir cette précision sur les modifications apportées à l’avenue de Breteuil par Jean Claude Nicolas Forestier dont je connaissais mal le travail. Très bonne fin de semaine ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Claude_Nicolas_Forestier