Appartenant aux buttes du Parisis, à cheval sur Sannois et Argenteuil, la butte des châtaigniers offre un panorama sur l’ouest de Paris et l’Île-de-France. De ce promontoire, on distingue très précisément les tours de la Défense, assez proches, l’ensemble de Paris intra muros, ainsi que cette tour hertzienne d’Andilly, située dans le fort de Montlignon, sur une crête du Val-d’Oise et visible depuis bien d’autres points de vue franciliens.

En 2018, e belvédère naturel perché à 125 mètres d’altitude venait d’être réaménagé. Il avait été déserté après un demi-siècle d’activité industrielle. Tout comme le parc des Buttes-Chaumont ouvert pour l’exposition universelle de 1867 ou le parc de Romainville alors en travaux, c’était une ancienne carrière de gypse.

Au début du siècle, figues et asperges poussaient sur ces coteaux exposés plein sud, mais les cultures ont disparu pour laisser place à une carrière à ciel ouvert : pendant quatre décennies, l’exploitation du gypse a dégradé l’endroit. A la fin de la période d’exploitation, gravats et ordures ménagères ont abîmé la topographie du site, dont les pentes raides se sont enfrichées.

Après avoir admiré le point de vue, on peut redescendre les pentes d’Argenteuil pour arriver au Port Autonome de Gennevilliers, auquel Cendrars consacre un récit étonnant à la fin de Bourlinguer, sous le titre « Paris port de Mer ». Il y décrit les darses, bassins, canaux, la poésie rouillée et industrielle d’un lieu méconnu, porte d’entrée fluviale et maritime des marchandises dans la capitale. Tout n’est pas visitable mais on peut y faire un tour et découvrir, aux alentours, la pointe nord de l’île Saint-Denis, où un grand parc a été aménagé.