La place de Passy traverse le temps
Sur la place de Passy, les autobus de la RATP ont remplacé les omnibus à chevaux, mais la station n’a pas bougé d’un pouce.
Entre 1836 à 1867, avant l’annexion de la commune de Passy à Paris, cette place était celle de la mairie de Passy. Issu de Passicium (ou Paciacum), Passy désignait une villa gallo-romaine qui a donné son nom au village. Dès 1824, des cabriolets tractés par des chevaux partent de là en direction du Palais Royal : ceux de la compagnie les Accélérées pour 75 centimes, et ceux la compagnie des Omnibus, concurrente, pour 25 centimes. En 1829, le maire de Passy accorde aux Accélérées d’assurer seule le trajet, pour 35 centimes, ce qui entraîne la faillite de la compagnie des Omnibus – et le suicide de son actionnaire principal, Stanislas Baudry, en 1830.
Au premier plan de la carte postale prise aux environs de 1900, on distingue un omnibus à chevaux de la ligne AB, Passy – Bourse. Ces omnibus à impériale tractés par deux chevaux (bien qu’on n’en distingue qu’un seul) et offrant 30 places assises furent mis en place en 1889 par la Compagnie Générale des Omnibus (CGO). Sur la vue actuelle, un groupe de gens attend le bus 32, qui relie la porte d’Auteuil à la gare de l’est, en passant par Saint-Lazare. Si les lignes de la RATP reprennent souvent le tracé d’anciennes lignes hippomobiles, le trajet est ici un peu différent.
Au numéro 67 de la rue de Passy, la vénérable pâtisserie Coquelin a laissé place à une boutique Nespresso. La mairie de la commune de Passy occupait ce bâtiment néoclassique, avec colonnes et fronton surmontant les fenêtres du premier étage. Sur l’arrête du bâtiment actuel, on distingue trois mosaïques superposées du célèbre artiste Space Invader. En face, la pharmacie a disparu, remplacée par la boutique de prêt-à-porter COS. Malgré l’éclosion de ces enseignes parfois sibyllines, la place demeure le cœur battant du quartier de Passy, avec son marché couvert et sa rue piétonne.
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