Le passage du Grand Cerf, abandonné puis rénové
Après avoir été laissé à l’abandon, le passage du Grand Cerf a été complètement rénové en 1990, pour retrouver un peu plus que son lustre d’antan.
Le passage du Grand Cerf relie la rue Dussoubs et la rue Saint-Denis, non loin de la maison natale de Léon Blum. Avec ses 12 mètres de hauteur, il domine la plupart des autres passages parisiens construits à la même époque. Son nom vient de l’hôtel du Grand Cerf qui occupait l’emplacement où il fut créé en 1825, vingt ans avant l’édification de sa belle verrière en métal et fer forgé. Sa structure en partie métallique a permis de construire deux niveaux de façade entièrement vitrée, les habitations commençant au troisième étage.
En 1862, il est légué à l’Assistance publique qui le met en location. Laissé progressivement à l’abandon dans la 2e moitié du 20e siècle, il est vendu en 1985 pour être entièrement détruit et restauré à l’identique en 1990. D’une image à l’autre, on compte le même nombre de passerelles en fer forgé, tandis que les carreaux de marbres semblent avoir changé de couleur.
La photo en noir et blanc, prise après la Première Guerre Mondiale, évoque cet univers surréaliste propice à la rêverie, à la fois sombre et miroitant, que décrit Walter Benjamin dans son Livre des Passages resté inachevé : on y découvre des vitrines de maroquiniers, prêt-à-porter, cadeaux, mais aussi « gaines, soutien-gorges et linge de maison ».
Aujourd’hui, les enseignes proposent des articles d’artisanat, bijoux ou mobilier design. Sur la vue ancienne, dont Atget a fait un cliché comparable en 1907, on reconnaît la devanture d’un marchand de jouets qui faisait la joie des enfants du quartier, avec ses bacs sous verre », détaille Jean-Louis Celati, grand collectionneur de cartes postales né dans le 2e arrondissement. Resté en place jusqu’en 1975, le magasin a été remplacé par une enseigne de laine et passementerie qui a tendu des guirlandes colorées de part et d’autre de l’allée.
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