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Des abattoirs au parc Georges Brassens

Le parc Georges Brassens est installé depuis 1984 à l’emplacement des abattoirs de Vaugirard, qui occupaient eux-mêmes l’ancien clos des Périchots

C’est sur la place nommée depuis 1990 en hommage au ministre français Jacques Marette, à l’angle de la rue de Cronstadt et de la rue des Morillons, que se situe l’entrée principale du parc Georges Brassens. Né à Sète, Brassens avait passé la fin de sa vie à deux numéros de la rue Santos-Dumont toute proche, de 1966 à 1981, après avoir vécu 22 ans de l’autre côté de la voie ferrée de Montparnasse, impasse Florimont, Paris 14e, chez sa logeuse qu’il l’évoque dans « La canne de jeanne ».

L’entrée du parc était il y a cent ans celle des abattoirs de Vaugirard, à la fois bovins, ovins et chevalins. En 1887, le conseil de Paris avait décidé de supprimer l’abattoir de Grenelle, situé sur l’actuelle place de Breteuil, ainsi qu’un abattoir de porcs entre les boulevards de Vaugirard et Pasteur, pour construire cet abattoir unique de la rive gauche, quand ceux de la rive droite se retrouvaient à la Villette.

En 1894, la construction est confiée à l’architecte Ernest Moreau sur le quadrilatère d’à peu près 10 hectares compris entre les rues des Morillons, de Dantzig, Brancion et la petite ceinture. Ce secteur correspondant à l’ancien vignoble des Périchots était composé de terrains vagues, de cabanes de chiffonniers, de maisons modestes et de commerces.

Ouverts entre 1896 et 1904, les abattoirs cessent leur activité à partir de 1976, avant de fermer définitivement en 1978. Certains éléments du parc Georges Brassens, ouvert en 1984, en gardent la mémoire, notamment le beffroi de la vente à la criée, les portes monumentales et les deux sculptures d’Isidore Bonheur représentant des taureaux grandeur nature.

Sur la photo actuelle, l’entrée du parc est un peu en retrait de celle des abattoirs, dont la grille a disparu. Deux rangées d’arbres ont été plantées de part et d’autre de l’allée ainsi dégagée, bien visible en ce printemps florissant. Détail amusant, les queues des taureaux en fonte semblent avoir été modifiées, à moins que la photo ait été retournée, puisqu’elles sont aujourd’hui orientées côté parc alors que c’est l’inverse sur la prise de vue ancienne. A l’origine d’ailleurs, Isidore Bonheur avait produit deux taureaux distincts, dont l’un chargeait tête baissée. Les bâtiments encadrant ces sculptures ont été conservés, comme celui qui accueille l’administration du théâtre Monfort, à l’autre bout du jardin, à côté de la rampe par où l’on menait les bêtes déchargées du chemin de fer.

2 Commentaires

  1. SOLLIERS

    Une citoyenne m’a récemment informé que la parcelle des abattoirs de Vaugirard avait appartenu à Georges Brassens qui l’aurait offerte à la mairie du 15e pour créer un espace vert. C’est la première fois que j’entends parler d’une telle version des fait depuis mon arrivée dans le quartier en 2009. Est-ce une rumeur fausse ou bien une vraie ?

    Réponse
    • Julien Barret

      Bonjour,
      Je n’ai pas de certitude à ce propos mais cette explication ressemble à une légende urbaine qui inverserait la causalité temporelle (le parc à été nommé, à posteriori, en l’honneur de Brassens et non de son fait). La page Wikipedia consacrée au parc ne fait aucune mention de cette anecdote : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Parc_Georges-Brassens, et il me semble avoir dit l’essentiel dans cet article avant-après, à savoir que le parc est installé sur l’emprise des anciens abbatoirs.
      Bonne soirée !
      JB

      Réponse

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