De Grenelle à Beaugrenelle
Le quartier de Grenelle émerge dans les années 1830 sur d’anciens marais. A la fin des années 1970, c’est un ensemble de buildings qui lui succède en Front de Seine.
Dans un document INA sur le « Le nouveau quartier de Beaugrenelle » du 9 août 1968, une voix caractéristique de l’époque nous révèle que « de la passerelle de Bir Hakeim au pont Mirabeau, déjà de nombreux immeubles ont été démolis, tandis qu’un nouvel immeuble de 30 étages s’achève et servira de borne témoin à ce que sera l’ensemble dans quelques années ». Cette « cité à l’américaine » connaîtra une fortune contrastée avec son centre commercial en partie détruit puis reconstruit.
C’est précisément au débouché du pont de Grenelle, sur l’actuelle place Fernand Forest qu’a été prise la photo actuelle. Et on peine à saisir ce qui la relie à la carte ancienne montrant ce quartier du même angle. A l’époque se rencontraient ici la rue Linois et la rue Héricart quasiment disparue, mais dont il reste un minuscule tronçon place Charles Michels. Certes, les accoutrements ont changé et les voitures ont remplacé les fiacres. Mais on est surtout frappé par la disparition de l’immeuble d’angle, remplacé par ces buildings massifs, « à l’américaine ».
Dès son édification sur des terrains marécageux dans les années 1830, à l’initiative de deux entrepreneurs ambitieux, le quartier de Grenelle fut d’ailleurs appelé Beau-Grenelle. Jean-Léonard Violet et Alphonse Letellier créent un réseau de rues orthogonales constituant un nouveau quartier doté d’une église, d’un théâtre, d’une mairie et de tous les services nécessaires. Ces immeubles du 19e siècle sont visibles sur la carte postale, tandis qu’à l’emplacement du restaurant de la marine (à gauche) s’étendra, à partir de 1925, l’usine Citroën de Grenelle.
Le premier centre commercial Beaugrenelle ouvre en 1979, avec 80 boutiques sur deux niveaux, mais il attire peu de clients. Si la partie située du côté de la place Charles-Michels a été rénovée, les bâtiments de la rue Linois sont rasés puis reconstruits avec une façade en verre éclairée. En octobre 2013, le « nouveau Beaugrenelle » a ouvert ses portes, à l’emplacement de l’ancien « Tabac, Café billard de la gare », tandis qu’un kiosque à journaux se dresse aujourd’hui sur la place.
C’est bizarre, il y a donc eu une usine Citroën côté Grenelle ? (C’est à dire à l’est de la rue Linois). J’avais plutôt idée de l’usine Citroën s’étendant à droite( à l’ouest) de la rue Linois, quai de Javel, donc, et allant jusqu’à l’actuel Parc André Citroën. En consultant
https://francearchives.fr/fr/pages_histoire/39356
et
https://www.passionnement-citroen.com/post/histoire-citroen-l-usine-du-quai-de-javel :
Si je comprends bien, André Citroën (qui à l’époque construit des obus) rachète en 1915 l’usine des Aciéries de France (quai de Javel) pour compléter l’usine de la rue du Théâtre (à l’est de la rue Linois) devenue trop exiguë . Les deux usines et les terrains autour s’étalent sur 34 000 m²,…Entretemps ( en 1918) l’ensemble atteint 130 000m2 .
Est-ce que Citroën s’étendait aussi / encore dans le secteur Beaugrenelle (est) dans les années 60 ? Ou s’était entièrement recentré Quai de Javel ?
Chère Annie, merci beaucoup pour ce commentaire très renseigné et dont la précision dépasse ma compétence, d’autant que j’ai publié ce dossier il y a déjà quelque temps. Le mieux, en pareille matière, est de voir avec les membres de la Société historique et archéologique du 15e, dont voici le site internet : https://www.paris15histoire.com/
Bien à vous.