La porte de Saint-Cloud, du pavillon d’octroi aux fontaines de la Seine
Entre 1860 et 1937, les abords de la porte de Saint-Cloud ont été bâtis et une fontaine art déco a remplacé l’ancienne barrière d’octroi.
Jusqu’en 1860, l’enceinte des fermiers généraux, ce « mur murant Paris », permettait de prélever un impôt sur les marchandises entrant dans la capitale. Après l’annexion des communes de Passy et d’Auteuil, l’octroi de Paris est repoussé aux limites des fortifications et il fonctionnera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Ainsi observe-t-on, sur la carte ancienne, un pavillon d’octroi posé entre anciens bastions n°65 et 66 de l’enceinte de Thiers. « Le personnel de l’octroi comprenait en 1905 un préposé en chef, un brigadier, un sous-brigadier, un receveur central, un receveur adjoint, neuf receveurs ordinaires, deux jaugeurs et cinq surveillants de première classe », indique la brochure Mémoire Vive éditée par la ville de Boulogne, laquelle comptait jadis neuf octrois.
En 1928, la municipalité de Paris crée la place de la Porte-de-Saint-Cloud. Huit ans plus tard, dans la perspective de l’Exposition internationale de 1937, elle commande au sculpteur Paul Landowski deux fontaines monumentales symbolisant les sources de la Seine, hommage aux eaux jadis reconnues du village d’Auteuil. On doit notamment à Landowski le célèbre Christ du Corcovado dans la baie de Rio. Un musée consacré aux artistes des années 1930 porte son nom à Boulogne.
Sur la carte postale de 1900, une pancarte « Entrée de Paris » est posée sur la barrière, au-dessus d’une guérite, tandis qu’un convoi de déménagement passe à cheval, côté Paris. A l’époque, seul se dressait un immeuble en briques de quatre étages à l’angle de la rue Michel Ange et du boulevard Murat. A droite de la photo récente se dresse un grand immeuble des années 70, à la place d’un édifice bien plus modeste. Les deux fontaines érigées au centre du terre-plein , couvertes de bas-reliefs art déco, sont actuellement en travaux selon les vœux du budget participatif, comme l’indiquent les barrières de chantier visibles sur la photo récente. On n’y distingue pas les scuptures, hors champ, mais on aperçoit, à gauche, leur vasque asséchée depuis 25 ans. Elle doivent être remise en eau en novembre 2019.
0 commentaires