Saint-Germain-l’Auxerrois et sa mairie
Avant la création du secteur Paris Centre, la mairie du 1er était située dans un édifice étonnant, conçu comme la réplique de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois
Dos à la colonnade Perrault qui marque l’entrée orientale du palais du Louvre et de la cour carrée, on jouit du meilleur point de vue pour observer l’étonnante symétrie entre la façade de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, à droite, et celle de l’ancienne mairie du 1er arrondissement, à gauche. Une régularité si parfaite qu’on peine à distinguer l’édifice religieux du bâtiment civil. Identique rosace surmontant de semblables colonnades : les deux façades gothiques se répondent comme deux gouttes d’eau, avec pour modèle celle de Saint-Germain-l’Auxerrois, la mairie ayant été construite par Jacques Hittorf entre 1858 et 1863, lors de l’annexion des faubourgs et de la refonte des arrondissements.
Le beffroi gothique flamboyant de Théodore Ballu, qu’on prend à tort pour une partie de l’église, semble l’axe de cette symétrie reliant les édifices par deux portes de même style. Depuis la création du secteur Paris Centre, le 11 juillet 2020, l’ancienne mairie héberge les équipes des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et des dispositifs d’aide au sans-abris.
L‘église Saint-Germain-l’Auxerrois, nommée en l’honneur de l’évêque Saint-Germain d’Auxerre, aurait été fondée en 552 par Childebert, avant d’être détruite par les Vikings en 885-886 durant le siège de Paris. Une deuxième église est bâtie au 11e siècle et reconstruite sous Philippe-le-Bel dans la deuxième moitié du 13e pour le portail occidental, le cœur et la chapelle de la Vierge refaite au 15e siècle. Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, à la Saint-Barthélémy, son tocsin annonce le début du massacre des protestants – à moins, selon des historiens, que l’invasion de l’hôtel de Coligny voisin n’ait provoqué l’affolement des paroissiens.
En 1834, une estampe nous la montre entourée d’immeubles tout proches, détruits sous Haussmann, lequel, pour une fois, aura décidé de conserver l’église quand le ministre des Finances lui suggérait de la détruire. Car, comment aurait-on interprété l’éradication d’un lieu de mémoire associé au massacre de la Saint-Barthélémy ?
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