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Voyage au pays des « Illustres » du 7e arrondissement

Le 7e est, avec le 16e, l’arrondissement le plus luxueux, paisible et verdoyant de la capitale. Une vue satellite de ses immeubles dévoile une grande quantité de jardins, parcs, squares, souvent invisibles et inaccessibles au public, dans la mesure où ce sont les propriétés de l’aristocratie parisienne – devenues, parfois, celles de l’État et du gouvernement. La plupart de ces hôtels particuliers sont aujourd’hui occupés par des ministères, et l’hôtel de Matignon, où demeure le Premier ministre, se trouve rue de Varenne. Pour des hommes ou des femmes du monde des arts et des lettres, souvent nés à l’étranger ou en province, habiter le 7e était le signe d’une réussite sociale, financière, culturelle.

Publié le 14 janvier 2023

« Il est au cœur de Paris une sorte de zone franche, une clairière, qui ressemble à une tapisserie zébrée de gris, de beaux ocres, entre la Seine et le Mont Parnasse », écrit Léon-Paul Fargue dans Les Vingt arrondissement de Paris, ouvrage posthume réédité chez Parigramme. Plusieurs quartiers composent cet arrondissement noble et tamisé. Le faubourg Saint-Germain est sans doute le plus ancien, qui prolonge l’ancien bourg de Saint-Germain par les voies du château de la reine Marguerite de Navarre, jadis situé au niveau de l’école des Beaux Arts dont la chapelle perpétue l’histoire. La rue de Verneuil, la rue de l’Université, la rue de Grenelle sont les anciennes allées du jardin de la reine Margot, tracées sur le Pré-aux-Clercs, acquis par l’Université de Paris au 12e siècle. A l’ouest, ces rues parallèles mènent à l’esplanade des Invalides et, plus loin encore, au Champs-de-Mars, cet ancien champ de manœuvres militaires qui borde la commune de Grenelle, lotie de toutes pièces par des entrepreneurs ambitieux au début du 19e siècle, et mène droit à la tour Eiffel.

Le 7e compte des lieux de commerce à l’image du Bon Marché, un temple militaire comme l’hôtel des Invalides dont le dôme abrite le sarcophage de Napoléon, un cinéma mythique laissé à l’abandon depuis novembre 2015, la Pagode, des établissements scolaires et culturels, à l’instar du lycée Victor-Duruy dont la cour jouxte le jardin du musée Rodin, cet hôtel particulier que le poète Rilke fit découvrir au sculpteur dont il était le secrétaire. L’arrondissement regorge de larges pelouses et de beaux immeubles, d’arcs en plein cintre et de dômes majestueux couronnant des édifices haussmanniens et classiques… On admire leurs portails, frises et mascarons, bien que les façades sculptées se trouvent souvent côté jardin, dérobées au regard des passants. La vie aristocratique ou ministérielle y poursuit son cours tranquille ou ses affaires, préservée de l’agitation environnante. A la fois minéral et végétal, le 7e offre des bouffées d’espaces harmonieux et de calme olympien.

Si l’on parcourt l’arrondissement au fil des innombrables plaques commémoratives apposées à ses murs, on voyage sur les pas de ces illustres qui ont sillonné, habité, hanté ces terres élues, qu’ils soient écrivains, politiques, musiciens, gens de culture ou de sciences. Habiter le 7e arrondissement fut une consécration pour des gens souvent nés en province ou à l’étranger, qui produisirent leurs œuvres ultimes dans un crépuscule à la fois spirituel et patrimonial.

De cette topographie se détachent quelques axes : la longue rue de l’Université dont la portion orientale a accueilli les demeures d’une résistante comme Bertie Albrecht, et de gens de lettres tels Alexandre Dumas, Alphonse Daudet et Alphonse de Lamartine. Parallèlement mais plus au sud, la rue de Grenelle a logé Alfred de Musset, le sculpteur César, la conférence Olivaint ou le bureau de recherches surréalistes. Plus bas s’étire, suivant le même axe est-ouest où fleurissent les ministères, la rue de Varenne, au nom controversé bien que sans rapport avec la fuite de Louis XVI à Varennes. On y trouve, outre l’hôtel Matignon, les demeures de Louis Aragon et Elsa Triolet en face de celle du musicien André Jolivet, avant bien sûr, le majestueux atelier d’Auguste Rodin où vivait son secrétaire Rainer Maria Rilke. Perpendiculairement à ces axes, la rue du Bac file droit vers la Seine, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’elle tire son nom du bac établi au 16e siècle pour transporter les pierres destinées à la construction des Tuileries. Trois hommes de lettres y vécurent, Romain Gary, André Malraux et Chateaubriand, qui furent aussi ambassadeur et ministres. Car ici, la littérature n’est jamais éloignée de la politique.

Embarquez pour un voyage autour du 7e qui raconte, au fond, une histoire des arts et une histoire de France.

 

32 adresses illustres du 7ème arrondissement

Pierre de Coubertin

Yves Saint-Laurent

Chateaubriand

Romain Gary

André Malraux

Louis Aragon et Elsa Triolet

André Jolivet

Auguste Rodin

Bureau de recherches surréalistes

la Comtesse de Ségur

Alphonse de Lamartine

Rudolf Noureev

Jean Giraudoux

Barbey d’Aurevilly

Henri Duparc

André Gide

Pierre Janet

Jacques Lacan

Alfred de Musset

Edith Wharton

L’inventeur des J.O

C’est face à l’actuel Ministère des Outre-Mer que Pierre de Coubertin voit le jour en 1863 dans un immeuble discret. Il y installe les premiers locaux de ce qui allait devenir le comité olympique. Historien et pédagogue influencé par la culture anglo-saxonne, il milite pour le sport à l’école et organise en 1894 le premier congrès olympique dans l’amphithéâtre de la Sorbonne. Qui encore peut ignorer la célèbre maxime du baron, « L’important c’est de participer » ? Elle lui aurait été inspirée par un sermon de l’évêque de Pennsylvanie, Ethelbert Talbot, lors des Jeux de la IVe Olympiade à Londres en 1908.
20 rue Oudinot

Le créateur du smoking pour femme

On ne présente plus Yves Saint-Laurent, couturier français mondialement connu, né en 1936 à Oran. Après avoir commencé dessinateur chez Dior où il connaît le succès à 21 ans, il fonde sa maison et présente sa première collection haute couture en 1962, avant d’inventer une série de vêtements emblématiques, comme le smoking pour femmes. Il sera le premier grand couturier à lancer une marque de prêt-à-porter, Saint-Laurent rive gauche. C’est dans ce majestueux immeuble, presque mitoyen de la mythique Pagode, qu’il a passé la dernière partie de sa vie avec Pierre Bergé, de 1972 à 2008. La fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, dans le 16e, gère ses collections.
55, rue de Babylone

Icône romantique

C’est dans un hôtel particulier édifié en 1715 et inscrit aux Monuments historiques que François-René de Chateaubriand a passé les dix dernières années de sa vie, entre 1838 et sa mort le 4 juillet 1848. Ministre des Affaires étrangères sous la Restauration, il déploie un style oratoire, ample et cadencé,  qui faisait l’admiraiton de Victor Hugo. Il est aussi un précurseur du romantisme, et on l’imagine parfois seul face aux éléments déchaînés. C’est au rez-de-chaussée qu’il écrivit son chef-d’œuvre posthume, Mémoires d’outre-tombe. Auparavant, il avait eu son pied-à-terre parisien rue des Saint-Pères, de 1811 à 1814.
120, rue du Bac

L’homme aux deux Goncourt

Faut-il encore conter l’imposture la plus célèbre de la littérature française – ou comment Romain Gary, sous le pseudonyme d’Émile Ajar, parvint à obtenir deux fois le Goncourt ? Voici un homme d’une extrême complexité, né Roman Kacew en 1914 à Vilnius, diplomate, compagnon de la Libération, aviateur, réalisateur et mari d’une star hollywoodienne, Jean Seberg. C’est dans cet immeuble majestueux qu’il vécut entre 1963 et son suicide le 2 décembre 1980. À noter que le mathématicien Laplace a aussi habité la maison qui jouxte une magnifique porte cochère donnant sur le square La Rochefoucauld, tandis que le peintre Whistler, pré-impressioniste, a vécu au 110 mitoyen.
108, rue du Bac

La conscience du 20e siècle

Sur la façade de hôtel Le Vayer, transformé au 18e siècle par l’architecte Gabriel de Lestrade, deux plaques honorent la mémoire de grands hommes. André Malraux y écrivit La Condition humaine, Goncourt en 1933. Plus tard y vécut Maurice Couve de Murville qui fut ministre des Affaires étrangères du Général De Gaulle, entre 1958 et 1968, quand Malraux était à la Culture. Militant anticolonialiste, antifasciste (il racontera sa guerre d’Espagne aux côtés des anti-franquistes dans L’Espoir), puis résistant, Malraux créera les maisons des jeunes et de la culture partout en France. Deux autres personnalités ont habité ici, le sculpteur Jo Davidson et le producteur Darryl F. Zanuck.
44, rue du Bac

Elsa et Louis

Il serait trop long de raconter la vie de Louis Aragon et Elsa Triolet, depuis leur rencontre un soir de novembre 1928 à la Coupole, à l’initiative du poète russe Maïakovski. L’itinéraire du premier est d’une grande richesse, du surréalisme au communisme, entre poésie lyrique, pamphlet d’avant-garde, cycles romanesques et direction de journaux. La seconde, écrivaine et soupçonnée d’être une espionne russe, l’accompagna jusqu’à sa mort en 1970. C’est dans cet hôtel particulier du début du 18e siècle qu’ils louèrent un appartement à partir de 1960, partageant leur temps entre la rue de Varenne et le Moulin de Saint-Arnoult. Aragon y vécut jusqu’à son décès en 1982. Aujourd’hui, l’hôtel est utilisé par les services du Premier ministre.
56, rue de Varenne

Nouvelle musique française

Né à Montmartre en 1905, le compositeur André Jolivet découvre la musique à l’église. Son œuvre, marquante au 20e siècle, épouse à la fois un mode mélodique et modal. En 1936, il crée le groupe « Jeune France », destiné à promouvoir la nouvelle musique française et « propager une musique vivante dans un même élan de sincérité, de générosité, de conscience artistique ». De 1945 à 1959, il est directeur musical à la Comédie-Française. Son œuvre de musique de chambre fait la part belle à la flûte. Il a beaucoup œuvré pour l’apprentissage de la musique en développant une pédagogie créative.
59, rue de Varenne

Le poète et le sculpteur

Rainer Maria Rilke fut le secrétaire d’Auguste Rodin, qu’il rencontra en 1902 lorsque le poète voulait faire une monographie du sculpteur. C’est en 1907 que la femme de Rilke découvre l’hôtel Biron, au rez-de-chaussée duquel celui-ci habite entre 1908 et 1911, tandis que cet espace devient le lieu de travail du sculpteur. Durant l’été 1909, alors qu’il est dans un état de délabrement total, l’État met en vente le domaine mais Rodin continue à y vivre avec sa maîtresse la duchesse de Choiseul, avant de retourner à Meudon, où il meurt en 1917. L’hôtel abrite le Musée Rodin depuis 1919.
77, rue de Varenne

A l’avant-garde du rêve

Entre octobre 1924 et avril 1925, le Bureau de recherches surréalistes se tenait au rez-de-chaussée du majestueux hôtel de Bérulle. Comme l’explique la revue du mouvement, « tous les jours deux collaborateurs de La Révolution surréaliste se tiendront entre 4 heures 1/2 et 6 heures 1/2 ». Parmi eux, Louis Aragon et Antonin Arnaud y accueillent les curieux et ceux qui veulent apporter leur pierre à l’édifice surréaliste, recueillant récits de rêves et réponses aux enquêtes existentielles de la revue. Un peu plus loin, au numéro 36, dans la cour dissimulée par la façade d’un restaurant, siège depuis 150 ans la Conférence Olivaint, doyenne des associations étudiantes de France, qui a formé des générations d’orateurs à l’éloquence.
15, rue de Grenelle

Les malheurs de Sophie

Née Sophie Rostopchine dans la noblesse russe en 1799, avant d’épouser un comte français, la Comtesse de Ségur est célèbre pour avoir écrit Les Malheurs de Sophie, où une enfant espiègle est réprimandée en raison de ses sottises répétées. Sophie Rostopchine s’est inspirée de sa propre enfance moscovite – elle était la fille du gouverneur de Moscou – pour composer ce personnage malicieux, en mettant dans son œuvre beaucoup de ses souvenirs. C’est sur le tard, après 50 ans, qu’elle publie ces contes destinés à ses petits enfants qui paraissent dans la future Bibliothèque Rose. Le cœur embaumé de la comtesse repose dans la chapelle du monastère de la Visitation, au 110 rue de Vaugirard.
27, rue Casimir Périer

Féministe et résistante

Née Berthe Wild en 1893 à Marseille, Berty Albrecht est l’une des six femmes Compagnons de la Libération. D’abord mariée à un banquier néerlandais dont elle aura deux enfants, elle se passionne pour la condition des femmes, se sépare de son époux et s’installe en 1931 dans cet immeuble de la rue de l’Université. Elle se lie alors avec Victor Basch, président de la Ligue des droits de l’homme, et s’engage en 1941 dans la résistance en participant à la création du mouvement Combat. Arrêtée en 1942, elle s’évade, avant d’être fait prisonnière et torturée à Lyon par Klaus Barbie. Le 31 mai 1943, son corps sans vie est retrouvé, pendu, à la prison de Fresnes. Elle est inhumée en 1945 au Mont Valérien et une rue du 8e arrondissement porte son nom.
16, rue de l’Université

Le père des Mousquetaires

C’est sur le pilier d’un immeuble à l’angle de la rue du Bac, entre deux baies vitrées surmontées de l’enseigne d’une boutique tendance qu’on découvre la plaque dédiée à Alexandre Dumas. Né en 1802 à Villers-Cotterêts d’une fille d’aubergiste et d’un mulâtre général d’armée, il est le père des écrivains Henry Bauër et Alexandre Dumas fils. Si l’auteur est connu pour ses romans historiques, Le Comte de Monte-Cristo et Les Trois Mousquetaires (dont le modèle réel de son personnage, d’Artagnan, avait vécu en voisin 200 ans plus tôt au 1 rue du Bac), il s’était d’abord essayé avec succès au théâtre, notamment lorsqu’il habitait, entre 1829 et 1831, au 4e étage de l’immeuble.
25, rue de l’Université

Poète et républicain

De 1837 à 1853, Alphonse de Lamartine a habité ici, si bien qu’en pleine révolution de 1848 (le 25 février, indique la plaque), le peuple de Paris vint l’acclamer au pied de ses fenêtres. La veille il avait proclamé la IIe république lors d’un célèbre discours. Homme politique royaliste puis républicain, il fut député de 1833, sous la Monarchie de juillet, jusqu’en 1851. Mais Lamartine était aussi ce poète élu à l’Académie française en 1829, icône caricaturale d’un romantisme au « lyrisme poitrinaire », selon Flaubert. Il fut par ailleurs le sauveur du drapeau tricolore lors de la Révolution de 1848 !
82, rue de l’Université

Danseur étoile

A côté de la plaque du 23, quai Voltaire en mémoire de Rudolf Noureev, danseur étoile russe naturalisé français, au 25, deux plaques rendent hommage à Alfred de Musset et Henri de Montherlan, tandis que Voltaire est mort au numéro 27. Doué d’une technique exemplaire et surnommé « seigneur de la danse », Rudolf Noureev est considéré comme le plus grand danseur classique du 20e siècle et comme l’un des plus grands chorégraphes. Il fut directeur du Ballet de l’Opéra de Paris de 1983 à 1989 et mourut du sida en 1993.
23, quai Voltaire

L’initiatrice du Femina

Sur la façade d’un immeuble qui a remplacé un hôtel particulier, l’enseigne d’un spa est fixée à côté de la plaque rappelant la naissance en 1876 d’Anna de Noailles, née Brancovan, poétesse descendante d’une famille princière de Roumanie. Connue de tout Paris, elle tient salon avenue Hoche où se presse l’élite intellectuelle de l’époque. Si certains critiquent la futilité de la comtesse, « idole » entourée de « prêtresses » selon Mirbeau, tous saluent son intelligence et sa sensibilité. En 1904, elle crée avec d’autres femmes le prix « Vie Heureuse », qui deviendra en 1922 le Femina.
22, boulevard de La Tour-Maubourg

L’ami de Louis Jouvet

C’est dans un immeuble de standing aux bow-windows géométriques construit par Michel Roux-Spitz, prix de Rome en 1920, avec vue sur le zouave du pont de l’Alma, que vécut jusqu’à sa mort le 31 janvier 1944 Jean Giraudoux, écrivain et diplomate. Le roman qui le rendit célèbre, Siegfried et le limousin, évoque la bohème de Montparnasse, l’Allemagne et son Limousin natal (sa ville de Bellac lui a consacré un festival). Mais il est surtout connu comme ce dramaturge dont les pièces furent mises en scène par Jouvet, parmi lesquelles La guerre de Troie n’aura pas lieu.
89, quai d’Orsay

La tirade des nez

À la naissance de la majestueuse avenue de La Bourdonnais se tient l’immeuble où habita et trépassa en 1918 Edmond Rostand, né à Marseille le 1er avril 1868. L’auteur de la célèbre comédie Cyrano de Bergerac s’inspira d’un personnage réel qui fut lui-même dramaturge. En décembre 1898, la première représentation de la pièce au théâtre de la Porte Saint-Martin rencontra un immense succès et marqua le début de sa gloire. Époux de la poétesse Rosemonde Gérard, il est aussi le père de l’écrivain et biologiste Jean Rostand.
4, avenue de La Bourdonnais

Bien sûr, cette première sélection de personnages est loin d’être exhaustive. Parmi la si longue liste de noms illustres qui ont vécu dans le 7e, on pourrait encore citer, selon un ordre alphabétique et non plus topographique :

L’écrivain Barbey d’Aurevilly, l’auteur des Diaboliques, est mort 25 rue Rousselet.

Le romancier Henri Barbusse habitait 10 rue Albert-de-Lapparent.

Le sculpteur César vivait au 9 rue de Grenelle.

L’auteur Alphonse Daudet est mort 41 rue de l’Université, après avoir vécu entre 1885 et 1897 31 rue de Bellechasse, où sa veuve tint salon après sa mort (elle y reçut Marcel Proust).

Le compositeur Henri Duparc habitait 7 avenue de Villars.

Le peintre surréaliste Max Ernst a vécu 19 rue de Lille de 1962 à sa mort en 1976.

Le romancier André Gide a habité 1 bis rue Vaneau, de 1926 à sa mort en 1951. Karl Marx et Ernest Renan, entre autres, ont aussi vécu dans cette rue.

Le peintre Ingres mourut le 14 janvier 1867 au 11 quai Voltaire.

Le philosophe Pierre Janet a vécu entre 1907 et 1947 au 54 rue de Varenne, presque face à l’hôtel Matignon.

Le psychanalyste Jacques Lacan a travaillé 5 rue de Lille, de 1941 à sa mort en 1981.

L’écrivain Paul Morand a habité avec la princesse Soutzo 3 avenue Charles-Floquet de 1927 à 1976.

Jean Monnet, l’homme politique bâtisseur de l’Europe, vécut 18 rue de Martignac.

Le poète Alfred de Musset, mentionné plus haut a vécu entre 1824 et 1830 dans la cour du 59 rue de Grenelle.

Le poète et diplomate chilien Pablo Neruda a habité au 2 avenue de La Motte-Picquet, entre 1971 et 1973.

La romancière américaine Edith Wharton a vécu entre 1910 et 1920, 53 rue de Varenne. L’écrivain Julien Green, né de parents américains, a aussi résidé dans la rue.

Mais la liste est encore très loin d’être achevée.

Il serait impossible de mentionner la totalité des personnes, illustres à un titre ou à un autre, qui sont nées, ont vécu, sont mortes dans le 7e. Certaines figures nées dans l’arrondissement y ont résidé en diverses adresses, comme Boni de Castellane, ce marquis dandy qui avait épousé Anna Gould, une milliardaire un peu difforme. D’autres y sont passés plus brièvement, à l’image de Pablo Neruda, occupant un riche logement qu’il devait à sa fonction d’ambassadeur du Pérou.

Certains ont écrit sur l’arrondissement, comme Antoine Blondin qui détaille la topographie du 7e dans l’incipit de son 2e roman, Les Enfants du bon Dieu (1952) : « Là, où nous habitons, les avenues sont profondes et calmes comme des allées de cimetière. Les chemins qui conduisent de l’École militaire aux Invalides semblent s’ouvrir sur des funérailles nationales. Un trottoir à l’ombre, l’autre au soleil, ils s’en vont entre leurs platanes pétrifiés, devant deux rangées de façades contenues, sans une boutique, sans un cri. »

Chaque lecteur, chaque lectrice, aura peut-être un, deux, trois noms à ajouter. Toutes ces histoires existent. Pour qu’elle se révèlent il faut les lire sur les plaques commémoratives, dans les livres, ou les rêver en déambulant au gré de ces façades ornées dont l’envers, côté jardin, cache souvent des frontons plus majestueux encore. Oui, le 7e offre de quoi rêver…

Pour aller plus loin dans l’exploration topographique du Paris littéraire, on peut consulter l’exhaustive rubrique intitulée Paris par rue, sur le site Paris Révolutionnaire.

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