Le bois de Boulogne, 120 ans après
On ne croise plus aujourd’hui les mêmes promeneurs qu’hier, sur les pelouses bordant les lacs du bois de Boulogne.
Il arrive que cette rubrique Avant/Après donne lieu à des enquêtes, parfois irrésolues. C’est le cas de cette image datée de 1898 et représentant des jeunes filles en tenue d’écolière sur une pelouse bordant le lac inférieur du bois de Boulogne, comme en témoigne la présence du Chalet des îles à gauche.
Lorsqu’en 1852, le bois de Boulogne est cédé par Napoléon III à la ville de Paris, on fore le puits artésien du square Lamartine pour alimenter les lacs du bois de Boulogne, notamment ce lac inférieur au milieu duquel émergent deux îles reliées par un pont. Le kiosque de l’empereur est le premier édifice construit en 1857 par Davioud à la pointe de l’île. Puis, l’impératrice Eugénie, séduite par un chalet suisse de la région de Berne, le fait transporter et remonter à l’identique sur la grande île : c’est le Chalet des îles, devenu ce restaurant familial et touristique, accueillant des soirées « événementielles ». A la Belle époque, lorsque la photo fut prise, c’était un café littéraire très en vogue.
Comme le montrent ces deux images, le Chalet des îles n’a pas trop changé de physionomie en 120 ans, à l’inverse des promeneurs. D’autant qu’en ce vendredi frisquet, cette même pelouse semblait assez déserte, n’était une silhouette accroupie et quelques rares passants le long du chemin littoral.
Le site Wikimedia Commons indique que l’auteur la photo ancienne, Eugène Trutat, l’aurait ainsi légendée : « Avril 1898 Paris : bois de Boulogne. Couvent en promenade ». L’expression « couvent en promenade » doit être entendue dans le sens qu’on lui donnait à l’époque, avant les lois Combes de 1901 sur les congrégations religieuses. Il s’agissait des élèves d’une institution religieuse tenue par des nones.
L’ uniforme des jeunes filles, composé d’un manteau (un collet) et d’une coiffe de couleur claire, est-il celui d’une école religieuse installée à proximité ? Hélas ni La Tour, ni Notre-Dame de l’Assomption, ni Sainte-Marie de Neuilly, créée d’ailleurs en 1913, n’ont reconnu cet uniforme. Si un lecteur avait une piste, qu’il m’écrive. Merci !
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