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À Charonne sur les pas de Rousseau

Dans Les Rêveries du promeneur solitaire, le philosophe parvenu à la fin de sa vie songe aux destinées humaines et à son existence en herborisant dans Paris et ses faubourgs. Sur l’itinéraire de sa deuxième promenade, on tentera une exploration psycho-géographique tout en évoquant l’ancien village de Charonne.

A la fin de sa vie, Jean-Jacques Rousseau se promène en herborisant dans Paris, il collecte des plantes avec passion et patience. Paranoïaque mais apaisé par ses promenades, il chérit sa solitude qu’il préfère de loin au commerce des hommes qui l’ont déçu. Après avoir écrit quelques chefs d’œuvre comme les Confessions, l’Émile, ou la Nouvelle Héloïse, Les rêveries du promeneur solitaire constituent sa dernière oeuvre, dix « promenades » composées entre 1676 et la mort du philosophe au pavillon d’Ermenonville en 1778.

A l’époque, Paris est ceint par le mur des Fermiers Généraux dont Ledoux a bâti les bastions, au-delà (et parfois en deçà) desquels s’étendent les villages de Grenelle, Charonne ou Belleville. Ces dix promenades qui n’en sont pas toutes, certaines prenant la forme de divagations philosophiques, se dessinent à la lisière entre Paris et ces villages, en particulier dans l’est de la ville.

Ainsi cette deuxième promenade où Jean-Jacques est renversé par un gros chien, sans doute le molosse du comte de Saint-Fargeau dont le carrosse remonte le chemin de Ménilmontant vers son immense domaine, qui occupait à l’époque une bonne partie du 20e (là où Claude Chape essaiera son télégraphe) :

« J’étais sur les six heures à la descente de Ménilmontant presque vis-à-vis du Galant Jardinier, quand, des personnes qui marchaient devant moi s’étant tout à coup brusquement écartées je vis fondre sur moi un gros chien danois qui, s’élançant à toutes jambes devant un carrosse, n’eut pas même le temps de retenir sa course ou de se détourner quand il m’aperçut ».

Dans notre promenade, on retrouvera l’endroit où eu lieu cette chute fameuse, vécue par Rousseau comme une réminiscence de la chute de cheval de Montaigne dans ses Essais. On suivra l’itinéraire précis de Rousseau, en se rappelant les villages de l’époque et en tentant une exploration psycho-géographique, une errance dans les limbes de la pensée rousseauiste.

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