Au Rocher de Cancale
Rendu célèbre par Balzac qui en était un habitué, l’illustre restaurant est toujours bien visible rue Montorgueil, plus de 200 ans après sa création.
Au coin de la rue Montorgueil et de la rue Greneta se dresse un monument de l’art culinaire français, dont Balzac se fait copieusement l’écho dans La Comédie humaine : Au Rocher de Cancale. Ses façades vernies et lambrissées sont identifiables au premier coup d’œil. Et si l’on jouit d’un tel spectacle de l’extérieur, l’intérieur est tapissé des peintures de Gavarni, l’illustrateur des Scènes de la vie de bohème d’Henri Murger.
A l’origine, c’est un restaurant d’huîtres qui voit le jour en 1804 à proximité des Halles. Car la rue Montorgueil, très commerçante, était le centre de réunion des ostréiculteurs. A la fin du Premier Empire, le premier propriétaire, Balaine, vend le Rocher de Cancale à un certain Borel qui fait faillite en 1846. Après un exil d’un an rue Richelieu, le restaurant est rouvert en face de son ancien emplacement.
Au Rocher de Cancale était considéré par les contemporains de Balzac comme un « temple » de la gourmandise. « Retrouver Paris ! Savez-vous ce que c’est, ô Parisiens ! C’est retrouver, non pas la cuisine du Rocher de Cancale, comme Borel la soigne pour les gourmets qui savent l’apprécier, car elle ne se fait que rue Montorgueil, mais un service qui la rappelle ! », écrit-il dans Honorine.
Au jeu des différences entre les deux images, on notera la disparition des plaques de rue, du lampadaire, de l’étal et de l’enseigne Pécune et Clémendot. Quant aux dames en tablier, elles ont laissé place à une passante masquée, tote bag à l’épaule, qui presse le pas les yeux rivés sur son portable.
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