Le marché aux fleurs de la Cité
Installé depuis 1809 sur l’actuelle place Louis-Lépine après avoir quitté le quai de la Mégisserie, le marché est en passe d’être rénové.
Mythifié par les poètes et les touristes, à l’image d’André Breton dans L’Amour fou et de la Reine Elizabeth II qui l’avait visité en juin 2014, le marché aux fleurs de la Cité suscite bien des fantasmes. Ainsi, contrairement à ce qu’écrit l’office du tourisme de Paris, il n’est pas « constitué de pavillons d’époque 1900 », ceux-ci ayant été conçus dans les années 1910 par Jean-Camille Formigé, l’auteur de la grande serre d’Auteuil, et mis en place en 1924 (cf. l’enquête à lire sur louvrepourtous.fr).
En 1873, dix ans après l’édification du tribunal de commerce qui occupe une partie de la place, un premier marché est construit en dur avec des pavillons aux colonnettes de fonte. En 1905, lors de l’excavation du métro Cité, la plupart de ces pavillons sont démontés et une partie des arbres abattus, laissant place à un marché ouvert. Lorsqu’il est question d’édifier un nouveau marché, la presse s’enflamme : « On veut substituer aux étalages en plein vent un affreux hall en zinc », écrit Le Populaire du 23 septembre 1922, avant de se raviser.
Vu l’état des pavillons de Formigé, la Ville de Paris vient de lancer un appel d’offres pour réhabiliter « l’ensemble du marché aux fleurs dans le respect des structures existantes », supprimant les baraques en bois le long du quai, visibles à gauche de la photo actuelle, « afin de libérer la visibilité sur la Seine et faciliter la circulation piétonne ». En août 2020, alors que le marché n’était que partiellement ouvert, deux jeunes filles sillonnaient le quai de la Corse en trottinette, dans une tenue plus légère que les dames bourgeoises du temps jadis, portant renard au cou.
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